Créer un site internet

Nouveautés

Retrouvez nos derniers avis, critiques ..... par Françoise DAGONNEAU, bénévole à la bibliothèque

Un barrage contre le Pacifique par DurasUn barrage contre le pacifique : Marguerite Duras
paru en 1950 lu 12/2024

Résumé :

"Les barrages de la mère dans la plaine, c'était le grand malheur et la grande rigolade à la fois, ça dépendait des jours. C'était la grande rigolade du grand malheur. C'était terrible et c'était marrant. Ça dépendait de quel côté on se plaçait, du côté de la mer qui les avait fichus en l'air, ces barrages, d'un seul coup d'un seul, du côté des crabes qui en avaient fait des passoires, ou au contraire, du côté de ceux qui avaient mis six mois à les construire dans l'oubli total des méfaits pourtant certains de la mer et des crabes. Ce qui était étonnant c'était qu'ils avaient été deux cents à oublier ça en se mettant au travail." M. Duras

Après avoir économisé pendant de longues années, une veuve achète une concession dans le sud de l'Indochine. Mais les terres se révèlent incultivables car inondées régulièrement par le Pacifique. La seule solution est de construire des barrages. Malheureusement, comme ils s'avèrent insuffisants face aux assauts de l'océan, la vie de la femme, avec deux adolescents à sa charge et la pression d'une administration corrompue, devient une survie. Pour s'en sortir, il y a bien ce jeune chinois qui tourne autour de sa fille, mais quand le riche père de celui-ci refuse l'idée d'un mariage, devant tant d'infortune, la folie n'est plus loin.
Marguerite Duras dépeint une vie dans les colonies qui va à l'encontre de l'idée que l'on s'en fait habituellement. En Indochine, les maîtres sont les locaux fortunés et non les colons grugés, harcelés et ruinés par l'administration coloniale, qui ne leur laisse d'autre choix qu'un retour en France. Bien que décrit avec beaucoup de froideur, on ne peut qu'être touché par le sort de ces gens qui ont tout perdu, alors qu'ils espéraient dans un exil salutaire. Mais ce pays et cette adversité ont forgé des personnalités fortes. Il suffit pour s'en convaincre de voir le parcours exceptionnel et le talent de celle qui nous raconte son histoire dans Un barrage contre le Pacifique.

Un barrage contre le Pacifique, a été inspiré à Marguerite Duras par son adolescence en Indochine et on devine son autre roman « l’amant »

 

Flamboyant crépuscule d'une vieille conformiste par Pirotte Flamboyant crépuscule d’une vieille conformiste : Emmanuelle Pirotte

Paru 11/01/2024 lu 12/2024

Résumé :

" Je m'appelle Dominique Biron et j'ai décidé de mourir dans trois jours. C'est le temps qu'il a fallu au Christ pour revenir d'entre les morts, ça me suffira bien pour faire mon petit ménage. "
Quand Alzheimer frappe à sa porte, Dominique, 81 ans, préfère ne pas s'attarder. Elle se prépare à dire adieu à sa petite vie, ses enfants, ses bibelots... Lorsqu'elle fait le tri dans ses souvenirs, c'est avec une réjouissante férocité. Car l'ennui bourgeois n'a pas réussi à priver Dominique d'une certaine hauteur de vue sur l'Existence.
Le plus difficile est de prendre congé de sa petite-fille adorée, Victoire, 20 ans. Que lui dire ? Que lui écrire ? Comment lui faire comprendre que le choix de sa grand-mère est celui de la liberté et, paradoxalement, de la vie ?
Dans un texte qui claque comme un uppercut, Emmanuelle Pirotte fait du lecteur le dépositaire d'une singulière confession, implacable, drôle et tendre. Travaillé par les problématiques qui hantent nos sociétés modernes, le roman interroge sans concession notre rapport à la mort et au libre arbitre.
Flamboyant crépuscule d'une vieille conformiste est le portrait d'une femme qui se lance, avec panache, dans un ultime face-à-face avec elle-même.

Dominique Biron, 81 ans, apprend qu'elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Elle ne veut pas finir dans la déchéance comme Anthony Hopkins dans un film dont elle a oublié le nom, elle décide donc de tirer sa révérence. Sa mort, son choix.
Pendant trois jours, ses derniers, Dominique embarque le lecteur dans un long monologue, divagation au gré de ses pensées, ses idées, ses souvenirs. le ton est vif, caustique, cassant parfois, sans édulcoration, c'est certain ! Dominique balance et règle ses comptes avant la faucheuse. Avec discernement, elle n'hésite pas à parler tout haut des travers des uns et des autres, sans oublier les siens. Cette « vieille conformiste » revient aussi sur ses faiblesses, ses manques de courage, tout ce qu'elle a tu ou accepté malgré sa sensibilité ou ses convictions profondes.

j'ai apprécié la façon dont l'autrice aborde la question de la mort, de la déchéance physique, de la dépendance et des codes sociaux. Un point de vue qui permet au lecteur de se sentir concerné et de s'interroger sur sa propre finitude et sur ses choix, bien avant qu'il ne lui reste que trois derniers jours.

 

Le Barman du Ritz par CollinPhilippe Collin : le barman du Ritz

Paru lu 10/202424/04/2024

Résumé :

Juin 1940. Les Allemands entrent dans Paris. Partout, le couvre-feu est de rigueur, sauf au grand hôtel Ritz. Avides de découvrir l'art de vivre à la française, les occupants y côtoient l'élite parisienne, tandis que derrière le bar oeuvre Frank Meier, le plus grand barman du monde.
S'adapter est une question de survie. Frank Meier se révèle habile diplomate, gagne la sympathie des officiers allemands, achète sa tranquillité, mais aussi celle de Luciano, son apprenti, et de la troublante et énigmatique Blanche Auzello. Pendant quatre ans, les hommes de la Gestapo vont trinquer avec Coco Chanel, la terrible veuve Ritz, ou encore Sacha Guitry. Ces hommes et ces femmes, collabos ou résistants, héros ou profiteurs de guerre, vont s'aimer, se trahir, lutter aussi pour une certaine idée de la civilisation.
La plupart d'entre eux ignorent que Meier, émigré autrichien, ancien combattant de 1914, chef d'orchestre de cet étrange ballet cache un lourd secret. Le barman du Ritz est juif.
Philippe Collin restitue avec virtuosité et une méticuleuse précision historique une époque troublée. À travers le destin de cet homme méconnu, il se fait l'oeil et l'oreille d'une France occupée, et raconte l'éternel affrontement entre la peur et le courage.

Je suis une inconditionnelle de Philippe Collin  'historien et homme de radio qui là publie son premier roman. . Roman ou documentaire..un peu des deux.

une plongée dans une sorte de miniature de la France occupée, le bar du Ritz, quand pendant la seconde guerre mondiale s'y côtoient les officiers de la Wehrmacht et, dans une ambivalence teintée de toutes les nuances collaborationnistes n'excluant pas quelques actes secrets de Résistance, une clientèle d'habitués, Guitry, Chanel ou Cocteau, mêlée d'une faune hétéroclite, anciens hauts fonctionnaires, « comtesses » et voyous de tout poil, appliqués à jouer les caméléons pour rester dans l'orbite des puissants du moment. Tout cela sous les yeux d'un personnel partagé entre scrupules, peurs et confort de l'emploi, comme celui que l'on dit alors le meilleur barman au monde.

Juif ashkénaze vétéran de Verdun, Franck Meier est devenu, le célébrissime prince parisien des cocktails et, par la même occasion, le confident des grands de ce monde, parmi lesquels Hemingway et Fitzgerald. Philippe Collin en fait son personnage central, observateur privilégié lui-même aux prises avec toutes les ambiguïtés de son époque.

C’est un documentaire intéressant, un roman raisonnablement plaisant et prenant, mais sans grande épaisseur .

 

 

 

 

Toute la ville en parle par FlaggToute la ville en parle : Fannie flag

Paru en 02/2019 lu en 08/2024

Résumé :Plus qu'un roman : un appel au bonheur !
L'auteur de Beignets de tomates vertes nous conte, dans ce roman choral, l'histoire d'un petit village du Missouri, Elmwood Springs, depuis sa fondation en 1889 jusqu'à nos jours. Les années passent, les bonheurs et les drames se succèdent, la société et le monde se transforment, mais les humains, avec leurs plaisirs, leurs peurs, leurs croyances, leurs amours, ne changent guère. Et c'est la même chose au cimetière puisque, loin de jouir d'un repos éternel, les défunts y continuent leurs existences, sous une forme particulière. Au fil des décès, ils voient ainsi arriver avec plaisir leurs proches et leurs descendants, qui leur donnent des nouvelles fraîches du village. Tout irait ainsi pour le mieux dans ce monde, et dans l'autre, si d'inexplicables disparitions ne venaient bouleverser la vie, et la mort, de cette paisible petite communauté.
On retrouve dans ce roman revigorant en diable, peuplé de personnages plus attachants les uns que les autres, toute la tendresse, le charme fou et la philosophie heureuse de Fannie Flagg.

J'ai été captivée par toute la première partie du livre qui nous embarque au Missouri à la fin du 19 ème siècle. On y découvre l'histoire d'une poignée d'immigrés Suédois partis à la conquête de l'Amérique et qui vont bâtir quelques maisons, en faire un village puis une ville et enfin une très grande ville. Assez vite se met en place une histoire parallèle : les habitants qui meurent rejoignent le cimetière de la ville où s'offre à eux une deuxième "vie".
L'idée est originale et sympathique, ça m'a bien plu...  Mais le soucis avec ce procédé  on se trouve avec un méli-mélo de personnages..on est loin des promesses de 4ieme de couverture !!

 

 

Un soir d'été par BessonPhilippe Besson : Un soir d’été

Paru 04/01/2024 lu en 07/2024

Résumé » : Nous étions six – cinq garçons et une fille – insouciants, frivoles, joyeux, dans un été de tous les possibles. Pourquoi a-t-il fallu que l’un d’entre nous disparaisse ? »
S’inspirant d’une histoire vécue, Philippe Besson retrace un drame de sa jeunesse, survenu dans l’île de Ré, un soir de juillet, au milieu des années 80.

Je n’ai pas lâché le livre, l'histoire étant trop prenante, facile de lecture, vous suivez le parcours de ces quatre ados, plus ou moins mal dans leurs peaux, en vacances, insouciant, amoureux, jusqu'au jour, où tout bouscule par la disparition de l’un d’entre eux. Belle leçon, sur la l'amitié et la valeur de la vie.

Comme d’habitude j’ai aimé l’écriture de Philippe Besson, il a le don de nous toucher quel que soit le sujet et celui-ci ne déroge pas à la règle.

J'ai aimé et adoré rencontrer ces adolescents, j'ai des souvenirs de ma propre adolescence qui me sont remontés.

Et ce livre pose une question, A quel Age devient-on adulte ? certain jamais…car ce n’est pas l’Age qui fait l’adulte  et d’autre malheureusement à la suite d’un drame.

Petit bémol : même si l’homosexualité  est présente, là elle est en second plan.

 

 

L'Enterrement de Serge par CarlierL’enterrement de Serge : Stephane Carlier

Paru en 10/2023 lu en 09/2024

Résumé :

Dans une petite église de Saône-et-Loire, on enterre Serge Blondeau et ils ne sont pas nombreux à avoir fait le déplacement. Il y a Gilberte, sa mère, qui s’apprête à faire une annonce importante, Brigitte, sa sœur, qui compte les heures avant son retour en région parisienne, Bernard, son beau-frère, qui aimerait récupérer les quatre cents francs qu’il a prêtés au défunt en 1998, et une poignée d’autres. Il faut dire que Serge n’avait rien d’inspirant. Un homme qui habite un mobile home et gagne sa vie en conduisant le minibus d’un Ehpad ne peut pas espérer des obsèques grandioses. Celles-ci seront pourtant inoubliables...
Cet enterrement-là vous rendra heureux !

L'histoire pourrait prétendre à une histoire triste mais il s'agit plus d'un roman satirique.

 L’autopsie d'un enterrement..le scanner des hypocrisies et des faux semblants..
On assiste à l'enterrement de Serge. Durant les funérailles, on fait la connaissance de toute la famille et les secrets ne vont pas manquer.

Les personnages sont des citoyens ordinaires, plein de défauts si communément répandus : envie, avarice, lâcheté, étroitesse d'esprit…Des défauts exagérés pour mieux être ridiculisés, ces caricatures donnent un ton léger au texte. (l'auteur se moque allègrement de notre société individualiste et égocentrique mais aussi des réseaux sociaux), mais les exagérations du texte rendent sa lecture beaucoup moins jouissive.

On est loin du coup de coeur, mais c'était une lecture divertissante.

 

 

 

Panorama par HassainePanorama : Lilia Hassaine

Résumé :

"Les premières lignes du prologue nous mettent sur la piste d'une enquête policière avec comme narratrice celle qui va la mener. Une disparition, banale pour un polar. Un couple et son fils de huit ans.
Sauf que nous sommes en 2049, dans une France dystopique où on vit à l'ère de la Transparence depuis la Revenge week de 2029, révolution qui a éclaté suite à un énième crime jugé impuni par une population excédée par le laxisme de la justice. Pour se libérer du Mal, les Français ont désormais le choix : vivre dans des quartiers transparents composés de maisons-vivariums. Un moins pire des mondes où on ne peut plus battre sa femme, maltraiter un enfant ou une personne âgée en EHPAD puisque la moindre suspicion de crime déclenche immédiatement une réaction des voisins, tous en hyper vigilance sur ce qu'il se passe à côté de chez eux.
Dystopie ou le peuple juge en votant si les jugés présumés coupables le sont vraiment. a eux de prouver leur innocence.

Comme tout policier j’ai trouvé que le dénouement était alambiqué, donc je n’analyse pas le coté triller du livre

 Ce que j’ai aimé dans ce roman c’est l’étude d’une société qui sous un prétexte de sécurité se veut transparente.

Lilia Hassaine situe l'intrigue de « Panorama » en 2050, dans une France qui a fait la révolution de la Transparence, en 2029. Une révolution initiée par un influenceur célèbre qui a porté plainte contre son oncle qui l'a violé lorsqu'il était enfant, et demande le droit de se faire justice.

« La Transparence est un « pacte citoyen fondé sur la bienveillance partagée et la responsabilité individuelle », d'après le Préambule de la Constitution de 2030. »

Oui mais voilà, ce monde transparent qui prône la sécurité et la bienveillance n'est pas sans risques. On s'épie et on se sait épié, pas toujours facile à vire. 

A travers l'enquête, Lilia Hassaine cherche à nous démontrer la menace sur les libertés individuelles et sur la vie privée dans ce nouveau monde. Elle fait le parallèle avec les réseaux sociaux où s'exposent nos vies privées.

Avec peu d'indices l'enquête piétine et ce n'est qu'un an plus tard qu'une vérité surprenante éclatera …Révélant que finalement cette « transparence » communautaire ne peut rien contre l'opacité des individus.

Roman dystopique  à l'idée intéressante mais Est-ce la société que nous voulons ?
et ou- Est-ce de la S.F ou déjà notre quotidien ?

 

 

Ce que je sais de toi par ChacourCe que je sais de toi Éric Chacour

Sorti 24/08/2023 lu en 06/2024

Résumé :

Dans le Caire des années 1980, un jeune médecin suit un destin tracé pour lui. Entre son dispensaire et le prestigieux cabinet hérité de son père, Tarek n’a que peu de place pour se poser des questions. Mais la rencontre d’un être que tout semble éloigner de lui ébranlera son mariage, sa carrière et ses certitudes, ne lui laissant plus d’autre choix que l’exil.
De la communauté levantine d’Égypte aux hivers montréalais, du règne de Nasser jusqu’à l’aube des années 2000, Tarek fuit, erre, et se souvient. Mais sait-il qu’à plusieurs milliers de kilomètres, quelqu’un raccommode les lambeaux de son histoire et tente de remonter, chapitre après chapitre, le cours de sa vie ?
Récit d’une absence et d’une réconciliation, Ce que je sais de toi brosse avec délicatesse, humour et sensibilité le portrait d’un clan déchiré et d’une société en pleine transformation. Ce premier roman d’Éric Chacour révèle un auteur à la langue ciselée, à l’esprit lumineux, habité par une compréhension profonde de la nature humaine. Un livre qui embaume l’ail, l’anis et les secrets de famille.

 

Un premier roman, tout à fait remarquable. L'auteur nous envoûte dans son univers littéraire d'une manière subtile, sensible et bouleversante. Les pages se tournent, et se retournent, nous ne voyons pas le mot fin arrivé. Une lecture d'une fluidité extrême qui se lit comme une poésie L'auteur capte ses lecteurs du début jusqu'au final, La thématique est bien maîtrisée J'ai beaucoup aimé la construction de ce roman divisé en trois parties, il y a "Moi", " Toi "et " Nous", Un roman tout en sensibilité, délicat, pudique, où l'amour prédomine. Une explosion de couleurs, d'odeurs, de mots et de sentiments. Une photographie de l'Egypte des années 60 à nos jours.

Sans jugement, avec empathie et réserve, ce premier roman brosse le portrait d'un homme déchiré par la complexité de ses sentiments.

Ce que je sais de Lui, c'est à présent à vous de le découvrir. Et un très beau coup de coeur.

 

 

Le Château des Rentiers par DesartheAgnès Desarthe : le château des rentiers

Paru le 18/08/2023 lu en 06/2024

Résumé :

En levant les yeux vers le huitième étage d'une tour du XIIIe arrondissement de Paris, Agnès rejoint en pensée Boris et Tsila, ses grands-parents, et tous ceux qui vivaient autrefois dans le même immeuble. Rue du Château des Rentiers, ces Juifs originaires d'Europe centrale avaient inventé jadis une vie en communauté, un phalanstère. Le temps a passé, mais qu'importe puisque grâce à l'imagination, on peut avoir à la fois 17, 22, 53 et 90 ans : le passé et le présent se superposent, les années se télescopent, et l'utopie vécue par Boris et Tsila devient à son tour le projet d'Agnès.
Vieillir ? Oui, mais en compagnie de ceux qu'on aime. Telle est la leçon de ce roman plein d'humour et de devinettes - à quoi ressemble le jardin d'Eden ? Quelle est la recette exacte du gâteau aux noix ? Qu'est-ce qu'une histoire racontée à des sourds par des muets ? -, qui nous entraîne dans un voyage vertigineux à travers les générations.

 

L’essentiel du livre est dans le résumé, l’auteur souhaite vivre en communauté lors de sa vieillesse comme ses grands-parents.

Par des chapitres très courts Agnès Desarthe va aborder une multitude de thèmes. Parfois avec bonheur, plus souvent dans une grande complexité

Si effectivement elle nous parle de sa vie, c'est surtout une réflexion profonde sur la vieillesse et la mort.
Les souvenirs, les générations, le présent, l'avenir, tout se mêle et s'entremêle.
On peut même dire que c'est assez anarchique.

On croirait qu'il n'y a pas de plan à ce livre.
Des réflexions et des idées jetées.

 

Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière par GiordanoRaphaelle Giordano : heureux les fêles car ils laissent passer la lumière

Paru 19/10/2023 lu 04/2024

Résumé : Henriette n’a pas que son prénom de décalé. Elle a aussi un look original bien à elle et un vrai talent créatif d’architecte d’intérieur, qu’elle ne mesure pas vraiment, trop souvent occupée à douter d’elle-même. Car derrière la façade de jeune professionnelle douée, elle cache une peur inavouable…
Anxieuse de nature, hypersensible et facilement fatigable, Henriette a ce qu’elle appelle un syndrome de trophobie : quand on la force à dépasser ses limites et que, rapidement, cela fait « trop » pour elle, elle est submergée d’angoisses mais n’ose pas l’avouer. De stratégie d’évitement en stratégie de camouflage, elle donne le change la plupart du temps, en se sur-adaptant aux autres – mais à quel prix !
Jusqu’au jour où un projet l’oblige à collaborer avec un bureau d’étude dirigé par un architecte paysagiste ambitieux, charismatique… et à première vue imbuvable.
Alors qu’elle intègre cette nouvelle équipe, le petit théâtre des ombres se met en place. Au travail, en famille, ou en couple, beaucoup préfèrent avancer masqués pour ne pas révéler un intime perclus de fragilités. Pourtant, tout le monde a peur… mais pas au même endroit !
Henriette découvrira-t-elle, comme quelques heureux avant elle, que lorsque la lumière jaillit derrière les failles, c’est toujours pour éclairer ce que chacun porte en lui de plus beau ?

Je dirai   gentilé !!

J'ai trouvé l'écriture fade, l'histoire insipide et attendue... Beaucoup trop de clichés à mon goût et pas assez de surprises, trop de mièvreries.

 

 

Connemara par Mathieu Connemara : Nicolas Mathieu

Livre sorti en 05/2023 lu en 02/2024

Résumé :

Hélène a bientôt quarante ans. Elle est née dans une petite ville de l'Est de la France. Elle a fait de belles études, une carrière, deux filles et vit dans une maison d'architecte sur les hauteurs de Nancy. Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : se tirer, changer de milieu, réussir.
Et pourtant le sentiment de gâchis est là, les années ont passé, tout a déçu.
Christophe, lui, vient de dépasser la quarantaine. Il n'a jamais quitté ce bled où ils ont grandi avec Hélène. Il n'est plus si beau. Il a fait sa vie à petits pas, privilégiant les copains, la teuf, remettant au lendemain les grands efforts, les grandes décisions, l'âge des choix. Aujourd'hui, il vend de la bouffe pour chien, rêve de rejouer au hockey comme à seize ans, vit avec son père et son fils, une petite vie peinarde et indécise. On pourrait croire qu'il a tout raté.
Et pourtant il croit dur comme fer que tout est encore possible.
Connemara c'est cette histoire des comptes qu'on règle avec le passé et du travail aujourd'hui, entre PowerPoint et open space. C'est surtout le récit de ce tremblement au mitan de la vie, quand le décor est bien planté et que l'envie de tout refaire gronde en nous. Le récit d'un amour qui se cherche par-delà les distances dans un pays qui chante Sardou et va voter contre soi.

Dans ce roman, les héros Hélène et Christophe sont en arrière-plan. Tous les deux traversent la crise de la quarantaine en se rappelant leur adolescence et si …

L'intrigue, volontairement minimaliste, ne comporte pas d'événements hors du commun, ni meurtre, ni violence particulière. Elle décrit le quotidien relativement banal de ses protagonistes, dévoilant en creux l'ambition essentiellement sociologique de son auteur.

À chaque chapitre, Nicolas Mathieu décrit l'époque, insouciante des années 80 ou déshumanisée aujourd'hui, replongeant le lecteur dans sa mémoire intime.

Par l’intermédiaire de ses personnages il consacre des chapitres sur des problèmes d’actualités avec brio par exemple sur le management. Il règle leur compte aux cabinets de conseil avec un brio jubilatoire. Il passe au vitriol cette volonté de tout rationaliser, de tout calculer, de tout optimiser jusqu'à l'absurde, inspirée des méthodes anglo-saxonnes, qui a gangréné un monde du travail qui évoque parfois un asile de fous.

Et le titre « connemara » chanson qui apparaît comme le seul dénominateur commun entre la France d'en bas, la France des oubliés de la mondialisation « heureuse »  résume la rencontre entre Hélène et Christophe.

Et après deux roman Nicolas Mathieu est un observateur précis et décapant qui manie avec maestria l'intime et le social.

 

L'Amour par BégaudeauL’amour François Bégaudeau

Sorti en 08/2023 lu en 03/2024

Résumé :

" J’ai voulu raconter l’amour tel qu’il est vécu la plupart du temps par la plupart des gens : sans crise ni événement. Au gré de la vie qui passe, des printemps qui reviennent et repartent. Dans la mélancolie des choses. Il est nulle part et partout, il est dans le temps même.
Les Moreau vont vivre cinquante ans côte à côte, en compagnie l’un de l’autre. C’est le bon mot : elle est sa compagne, il est son compagnon. Seule la mort les séparera, et encore ce n’est pas sûr. "
F. B.

Ce roman pourrait se résumer à chronique d’un couple ordinaire.

Et justement si ce couple n’était pas ordinaire ? Une vie de couple résumée en 90 pages, sans heurt, une vie de couple presque soporifique mais toujours amoureux et pouvant compter l’un sur l’autre ; de petites attentions, rares, mais sincères, de disputes et de compromis, jusqu'au bout, quoiqu'il arrive…

C’est l’amour avec un petit « a » celui qui ne déchaine pas les passions et qui ne s’étale pas à la une des journaux ; mais de cette banalité émerge finalement quelque chose de beau mélange de fidélité et de tendresse… de l'amour, certes sans majuscule, mais tout de même émouvant…et en toile de fond et si c’était l’amour des gens modestes ?

Un agréable moment de lecture.

 

 

La prochaine fois que tu mordras la poussière par PascotLa prochaine fois que tu mordras la poussière : Panayotis Pascot

Sorti 23/08/2023 lu en 01/2024

Résumé :

« Ce livre me fait peur. Le processus a été douloureux. Mon père nous a annoncé qu’il n’allait pas tarder à mourir et je me suis mis à écrire. Trois années au peigne fin, mes relations, mes pensées paranoïaques, mon rapport étrange à lui, crachés sur le papier. Je me suis donné pour but de le tuer avant qu’il ne meure. C’est l’histoire de quelqu’un qui cherche à tuer. Soi, ou le père, finalement ça revient au même. »
Panayotis Pascot s’attaque d’une plume tranchante et moderne à trois thématiques qu’il tisse pour composer un récit autobiographique aussi acide qu’ultralucide. La relation au père, l’acceptation de son homosexualité et la dépression s’enchevêtrent ici dans un violent passage à l’âge adulte. Mais la lumière en sort toujours, d’un regard, d’une façon d’observer le quotidien avec autant de tendresse et d’humour que de clairvoyance.

Ne regardant pas la télé et n’étant pas sur les réseaux sociaux, je ne connais pas Panayotis Pascot et j’avoue qu’après avoir lu ce livre je n’ai pas de manque !!

Le livre : Un exutoire, une confession, une psychothérapie, le tout à la fois plus un cri du corps !
Mais... je ne suis pas psychothérapeute et les états d'âme de ce corps m'ont laissé de marbre. C'est un journal intime, chaotique, qui est devenu un livre (en essayant d’y mettre des phrases mais peu de ponctuation !!), Un déballage en vrac de sexe, de haine, d’idées noires sans tabou mais toujours autocentrées.

1 iere partie le père, 2ieme la sexualité (homosexualité) 3 la dépression

Je pense qu'il devrait changer de psy, parce que le sien ne l'a pas assez aidé pour qu'il se soit cru obligé d'imposer ce livre sur sa vie aux lecteurs.

L’homme : Je pense surtout qu'il s'est pris au jeu de l'artiste..   artiste de 26 ans qui doit surjouer ..même sa vie personnelle.

Je ne comprends pas l'engouement médiatique pour ce récit…

Triste tigre par SinnoTriste tigre : Neige Sinno

sorti 7/08/2023 lu 01/2024

Résumé :

« Il disait qu’il m’aimait. Il disait que c’est pour pouvoir exprimer cet amour qu’il me faisait ce qu’il me faisait, il disait que son souhait le plus cher était que je l’aime en retour. Il disait que s’il avait commencé à s’approcher de moi de cette manière, à me toucher, me caresser c’est parce qu’il avait besoin d’un contact plus étroit avec moi, parce que je refusais de me montrer douce, parce que je ne lui disais pas que je l’aimais. Ensuite, il me punissait de mon indifférence à son égard par des actes sexuels. »
Entre 7 et 14 ans, la petite Neige est violée régulièrement par son beau-père. La famille recomposée vit dans les Alpes, dans les années 90, et mène une vie de bohème un peu marginale. En 2000, Neige et sa mère portent plainte et l’homme est condamné, au terme d’un procès, à neuf ans de réclusion. Des années plus tard, Neige Sinno livre un récit déchirant sur ce qui lui est arrivé. Sans pathos, sans plainte. Elle tente de dégoupiller littéralement ce qu’elle appelle sa « petite bombe ». Il ne s’agit pas seulement de l’histoire glaçante que le texte raconte, son histoire, une enfant soumise à des viols systématiques par un adulte qui aurait dû la protéger. Il s’agit aussi de la manière dont fonctionne ce texte, qui nous entraîne dans une réflexion sensible, intelligente, et d’une sincérité tranchante. Ce livre est un récit confession qui porte autant sur les faits et leur impossible explication que sur la possibilité de les dire, de les entendre. C’est une exploration autant sur le pouvoir que sur l’impuissance de la littérature. Pour se raconter, la narratrice doit interroger d’autres textes, d’autres histoires. Elle nous entraîne dans une relecture radicale de Lolita de Nabokov, ou de Virginia Woolf, et de nombreux autres textes sur l’inceste et le viol (Toni Morrison, Christine Angot, Virginie Despentes). Comment raconter le « monstre », « ce qui se passe dans la tête du bourreau », ne pas se contenter du point de vue de la victime ? Jusqu’à reprendre la question que le poète William Blake adressait au Tigre : « Comment Celui qui créa l’Agneau a-t-il pu te créer ? » (The Tyger). Le récit de Neige Sinno nous fait alors entrer dans la communauté de celles et ceux qui ont connu « l’autre lieu », celui de la nuit et du mal, qui ont pu s’en extraire mais qui en sont à jamais marqués, et se tiennent ainsi à la frontière des ténèbres et du jour. Nulle résilience. Aucun oubli ni pardon. Juste tenter de tenir debout, écrire son récit comme une « petite bombe artisanale qu’on fait exploser tout seul chez soi, dans l’intimité de la lecture. Elle a l’intensité et la fragilité des choses conçues dans la solitude et la colère. Elle en a aussi la folle et ridicule ambition, qui est de faire voler ce monde en éclats. »

Ce livre a reçu le prix Goncourt des lycéens 2023 dans la catégorie roman

Personnellement je l’aurai classé en documentaire car c’est avant tout une biographie et il y a beaucoup de références littéraires.

Ce livre est le récit d'une enfance volée, et plus précisément violée : celle de l'auteure, qui pendant des années fut abusée par son beau-père, « qui avait trouvé comme seule possibilité d'entrer en contact avec elle celle de la sexualité ».

Dès la première page, le ton est donné, le langage cru, et l'atrocité des actes clairement évoqués tels qu'ils ont été vécus ; l'auteure ne cherche ni à ménager la sensibilité du lecteur pas plus qu'à se victimiser.

Ces dernières années, beaucoup de romans ont abordé ce thème, tous plus poignants et révoltants les uns que les autres, mais celui-ci se distingue par le fait que, Neige Sinno en prenant de la distance sur sa propre histoire, ouvre la réflexion sur le mécanisme du viol : ce qui fait d'un homme un violeur, le mécanisme de la domination qui s'installe, les conséquences sur la cellule familial de la révélation des faits, la tenue d'un procès, l'après et l'impossible reconstruction, entre autres questionnements.

C'est un livre dont on ne sort pas indemne, C'est un livre épouvantable.
Très bien écrit.
Percutant.
Brutal.
Juste.

 

 

 

Veiller sur elle par AndreaVeiller sur elle : Jean-Baptiste Andrea

Paru 17/08/2023 lu 12/2023

Prix Goncourt 2023

Résumé :

Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains.
Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d'une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l'ombre d'un palais génois. Mais elle a trop d'ambition pour se résigner à la place qu'on lui assigne.
Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l'autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l'Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s'il doit perdre Viola ?
Un roman plein de fougue et d'éclats, habité par la grâce et la beauté.

Un homme se meurt dans une abbaye en Italie. L'auteur étire ce dernier soupir en un roman. L’histoire est presque vieille comme le monde : 2 êtres, Mimo et viola, que tout oppose et dont les vies vont être intimement liées.

Ce roman, à l'écriture très agréable à lire, c'est aussi un petit morceau de l'Histoire, qui vient s'imbriquer dans la petite, puisque nous allons parler d'art, de religion et suivre la politique italienne, dont l'arrivée au pouvoir du fascisme et de Mussolini.

« Veiller sur elle » est un roman qui, sous couvert de développer une formidable histoire d'amitié, parle d'ambition, de rêves, d'espoirs, de trahisons.

Un très beau moment de lecture.

 

 

 

 

 

Attaquer la terre et le soleil - Prix inter 2023 - 1Mathieu Belezi : attaquer la terre et le soleil

Livre paru en 09/2022 lu en 12/2023

Ce roman a obtenu le Prix du Livre Inter 2023

Résumé :

Salué par la critique depuis vingt ans mais encore méconnu du grand public, Mathieu Belezi livre avec Attaquer la terre et le soleil un roman magistral, qui incarne la folie et l'enfer de la colonisation de l'Algérie au 19e siècle.
Attaquer la terre et le soleil narre le destin d'une poignée de colons et de soldats pris dans l'enfer oublié de la colonisation algérienne, au dix-neuvième siècle. Et en un bref roman, c'est toute l'expérience d'un écrivain qui subitement se cristallise et bouleverse, une voix hantée par Faulkner qui se donne.
Depuis plus de vingt ans, Mathieu Belezi construit une œuvre romanesque d'une cohérence étonnante, à la phrase ciselée. La musicalité qui frappe dès les premières lignes d' Attaquer la terre et le soleil fait écho à Le Petit Roi, son premier roman publié en 1998 aux éditions Phébus. Quant à son thème, il renvoie évidemment à sa grande trilogie algérienne, publiée successivement aux éditions Albin Michel (C’était notre terre, 2008) et Flammarion ( Les vieux Fous, 2011 ; Un faux pas dans la vie d'Emma Picard, 2015). Est-ce la constance de ce parcours qui explique la fulgurance de ce nouveau roman ? Écrit en quelques mois, Attaquer la terre et le soleil dit en tout cas avec une beauté tragique, à travers les voix d'une femme et d'un soldat, la folie, l'enfer, que fut cette colonisation.

Il y a des pans de l'Histoire dont on ne sait pas grand-chose et qui nous définissent pourtant. La colonisation de l'Algérie est de ceux-là.

Dans ce court livre, Matthieu Belezi entre tout de suite dans le vif du sujet: le début de la colonisation en Algérie avec deux points de vue :
-Celui des braves colons volontaires à qui on a promis un avenir radieux, des terres à défricher certes mais la certitude de devenir un propriétaire terrien prospère sous le doux soleil de l'Afrique
La réalité est tout autre: un logement misérable, une chaleur insupportable, le choléra, le paludisme et toutes les maladies du monde dans un contexte hostile , bien caché par les autorités avant leur départ pour une contrée décrite comme idyllique Dur retour au réel
-L'autre point de vue est celui des militaires. Pour eux, pas de rêve. Ils savent très bien où ils vont et pourquoi : apporter à un peuple archaïque les vertus de la civilisation. Ils sont là pour leur apporter le bonheur version française.

Après avoir lu ce roman qui évoque régulièrement Dieu afin de traduire l'effroi des narrateurs, c'est à mon tour de le citer car, Mon Dieu, quelle claque cette narration !

A lire

 

Le Chant du Grand Nord (édition intégrale) - 1Nicolas Vanier Le Chant du Grand Nord  tome 1 le chasseur de rêve

Paru 01/2002 lu en 09/2023

RÉSUMÉ :

Mis au ban de son village, le jeune chasseur indien, Ohio, part seul avec ses chiens vers la traversée des Montagnes Rocheuses.
Riche d’années d’aventures et d’une écriture aussi rigoureuse qu’évocatrice, Nicolas Vanier nous livre ici un grand roman initiatique aux accents de Jack London.

Ce livre est une ode à la nature avant l’arrivée des blancs.

Ce livre est une longue quête initiatique d’Ohio sur les pas de son père.

J’ai aimé ce livre pour :

L’explication des relations d’un homme avec ses chiens de traineaux

Nicolas Vanier étant aventurier du grand nord nous fait partager son expérience de vie en milieu hostile ainsi, Dans des décors magnifiques, Ohio va nous faire découvrir la vie des Indiens

On découvre l'étendue désastreuse de l'arrivée des Anglais et des Français venus en conquérant sur la Terre des Indiens…Le blanc ne ressort pas grandi de ce texte

Nicolas Vanier Le Chant du Grand Nord  tome 2 le chant du grand nord

Paru 01/2017 lu en 11/2023

RÉSUMÉ

Dans les neiges du Grand Nord canadien, au début du XIXe siècle, Ohio, quinze ans, mis au ban de son village pour ne pas avoir respecté les traditions ancestrales, part droit devant lui. C'est l'un des plus habiles chasseurs de son clan, les Nahannis, les Indiens protégés par le Grand Esprit du caribou.
Ohio poursuit une chimère : il y a longtemps, sa mère a guidé d'étranges hommes blancs dans la montagne gelée. Ohio veut retrouver leur chef, Cooper, son père. C'est un jeune homme fier et courageux, sûr de sa valeur, qui se lance seul à l'assaut des terribles montagnes Rocheuses, avec pour tout équipage ses chiens qui veillent sur lui.
Au cours de son voyage qui le mène toujours plus loin vers l'est, Ohio tombe éperdument amoureux d'une Indienne éprise de vie sauvage, Mayoké. Avec elle, il rêve de vivre en paix parmi les siens. Mais, au-delà des montagnes, il découvre une réalité qu'il ne connaît pas : la violence et la barbarie ; un pays ravagé par la guerre, où les Indiens, enrôlés par les Blancs, s'arrachent les territoires de chasse et meurent de maladies inconnues.
Ohio, fils d'une Indienne et d'un Blanc, trait d'union entre ces deux cultures, saura-t-il protéger son peuple de la destruction qui le guette ?

Même impression que le tome 1 : que d’aventure mais pas réaliste ..sinon on comprends les désastres de la colonisation

-sur les hommes =>les Indiens perdent leurs repères et leur mode de vie

-sur les animaux =>toujours plus de chasse pour récupérer les fourrures pour les riches européennes=>de moins en moins d’animaux à manger=>la famine des Indiens

 

Quand tu écouteras cette chanson PRIX DECEMBRE 2022 - 1Lola Lafon : quand tu écouteras cette chanson

Paru en 08/2022 lu en 10/2023

Résumé :

Le 18 août 2021, j'ai passé la nuit au Musée Anne Frank, dans l'Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu'il n'en sait pas grand-chose. Comment l'appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment ? Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre ?
Celle d'une jeune fille, qui n'aura pour tout voyage qu'un escalier à monter et à descendre, moins d'une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l'imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J'imaginais la nuit propice à accueillir l'absence d'Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s'est habitée, éclairée de reflets ; au cœur de l'Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver.
Prix décembre 2022

J’ai choisi ce livre car il est dans la série « une nuit au musée » et cette série est intéressante car l’écrivain seul en un lieu clos se livre et c’est le cas ici puisque l’histoire d’Anne Franck fait résonnance avec l’histoire de l’autrice juive roumaine dont la famille a été exterminée dans les camps de concentration.

Ce livre est classé Documentaire et non Roman et cela a de l’importance car ce n’est pas de l’imaginaire ce sont des faits réels et dans les heures sombres de notre actualité il est bon de le rappeler.

J'ai été très touchée par la sensibilité et la délicatesse de Lola Lafon, qui, tout en arpentant les pièces de l'Annexe, mêle avec beaucoup de naturel et de précision ses pensées concernant Anne Frank, les informations passionnantes sur leur vie quotidienne de reclus qu'elle a collectées et des pans de sa propre vie. Tout cela est d'une étonnante fluidité, et on passe d'un sujet à l'autre avec facilité, des temps d'intense émotion succèdent à des temps plus calmes, dans un rythme subtilement dosé.
Un superbe hommage très émouvant à 
Anne Frank rendu tout en finesse par Lola Lafon, ainsi qu'à ses propres aïeux.

 

 

Les gens de Bilbao naissent où ils veulent - 1Maria Larrea : les gens de bilbao naissent toujours quelque part

Paru 08/2022 lu en 10/2023

Résumé :

L'histoire commence en Espagne, par deux naissances et deux abandons. En juin 1943, une prostituée obèse de Bilbao donne vie à un garçon qu'elle confie aux jésuites. Un peu plus tard, en Galice, une femme accouche d'une fille et la laisse aux soeurs d'un couvent. Elle revient la chercher dix ans après. L'enfant est belle comme le diable, jamais elle ne l'aimera. Le garçon, c'est Julian. La fille, Victoria.
Ce sont le père et la mère de Maria, notre narratrice. Dans la première partie du roman, celle-ci déroule en parallèle l'enfance de ses parents et la sienne. Dans un montage serré champ contre champ, elle fait défiler les scènes et les années : Victoria et ses dix frères et soeurs, l'équipe de foot du malheur ; Julian fuyant l'orphelinat pour s'embarquer en mer. Puis leur rencontre, leur amour et leur départ vers la France.
La galicienne y sera femme de ménage, le fils de pute, gardien du théâtre de la Michodière. Maria grandit là, parmi les acteurs, les décors, les armes à feu de son père, basque et révolutionnaire, buveur souvent violent, les silences de sa mère et les moqueries de ses amies. Mais la fille d'immigrés coude son destin. Elle devient réalisatrice, tombe amoureuse, fonde un foyer, s'extirpe de ses origines.
Jusqu'à ce que le sort l'y ramène brutalement. A vingt-sept ans, une tarologue prétend qu'elle ne serait pas la fille de ses parents. Pour trouver la vérité, il lui faudra retourner à Bilbao, la ville où elle est née. C'est la seconde partie du livre, où se révèle le versant secret de la vie des protagonistes au fil de l'enquête de la narratrice. Stupéfiant de talent, d'énergie et de force, Les gens de Bilbao naissent où ils veulent nous happe dès le premier mot.
Avec sa plume enlevée, toujours tendue, pleine d'images et d'esprit, Maria Larrea reconstitue le puzzle de sa mémoire familiale et nous emporte dans le récit de sa vie, plus romanesque que la fiction. Une histoire d'orphelins, de mensonges et de filiation trompeuse. De corrida, d'amour et de quête de soi. Et la naissance d'une écrivaine.

 

Ce premier roman est une autobiographie qui a des airs d’Almodovar. ..Normal puisque nous sommes en Espagne et du genre à vous livrer de cruels secrets.

Julian et Victoria, brisés dès le départ par un environnement familial toxique. Ils se rencontrent, c'est l'amour fou, les projets et l'espoir plein la tête. Mais la désillusion pointe le bout de son nez…  Le désir d'enfant est omniprésent mais il ne se concrétise pas. 

Sur fond d'un terrible fait historique que je ne connaissais pas (les enfants volés pendant l'époque franquiste), l'auteure nous livre un roman attachant sur la filiation, les secrets de famille, l'attachement à sa terre d'origine….

J'ai aussi découvert à quel point la perte ou la trahison sur ses origines peut être une douleur terrible…

J'ai aimé le style, la construction des premiers chapitres… jusqu'à la découverte. J'ai trouvé que la 2nde partie est plus superficielle, plus auto-centrée, pour moi presque un peu bâclée. Peut-être trop de choses à raconter…où à hurler.

Un joli moment de lecture mais je n'ai pas été aussi enthousiasmé que la blogosphère.

 

L’automne est la dernière saison - 1Nasim Marashi : L'automne est la dernière saison

Paru en 01/2023 lu en 09/2023

Résumé :

Dans le brouhaha des rues agitées de Téhéran, Leyla, Shabaneh et Roja sont à l'heure des choix. Trois jeunes femmes diplômées, tiraillées entre les traditions, leur modernité et leurs désirs.
Leyla rêve de journalisme ou de devenir libraire. Son mari, pourtant aimant et attentionné, a émigré sans elle. A-t-elle eu raison de ne pas le suivre et de rester ? Shabaneh est courtisée par son collègue, qui voit en elle une épouse parfaite. Comment démêler si elle l'aime, si elle peut se résoudre à abandonner son frère handicapé, alors qu'elle en est l'unique protection ? Roja, la plus ambitieuse, travaille dans un cabinet d'architectes, et s'est inscrite en doctorat à Toulouse - il ne manque plus que son visa, passeport pour la liberté.
Vraiment ? La solution est-elle toujours de partir ?
En un été et un automne, elles vont devoir décider. D'espoirs en incertitudes, de compromis en déconvenues, elles affrontent leurs contradictions entre rires et larmes, soudées par un lien indéfectible mais qui soudain vacille, tant leurs rêves sont différents.
L'automne est la dernière saison est une magnifique histoire d'amour et d'amitié, sensible et bouleversante, profondément ancrée dans la société iranienne d'aujourd'hui, et pourtant prodigieusement universelle.

Ce livre est intéressant car il est écrit par une Iranienne alors que les femmes de ce pays manifestent face aux mollahs.

En racontant leurs parcours respectifs, Nasim Marashi brosse le portrait saisissant de la jeune génération dans l'Iran d'aujourd'hui…Ces 3 jeunes femmes sont à la croisée des chemins et doutent « On n'est plus du même monde que nos mères mais on n'est pas encore de celui de nos filles. Notre cœur penche vers le passé et notre esprit vers le futur. » le corps et l'esprit nous tirent chacun de son côté, on est écartelées.

Le récit passant de l'une à l'autre, avec leur quotidien professionnel, familial ou amoureux, avec pour chacune des prises de décisions essentielles, malaisées à prendre.

Faut-il partir pour être heureuse, Ce premier roman a connu en grand succès en Iran

 

La nuit des pères - 1Gaëlle Josse : la nuit des pères

Paru 08/2022 lu en 10/2023

Résumé :

« Tu ne seras jamais aimée de personne. Tu m'as dit ça, un jour, mon père. Tu vas rater ta vie. Tu m'as dit ça, aussi.
De toutes mes forces, j'ai voulu faire mentir ta malédiction. »
Appelée par son frère Olivier, Isabelle rejoint le village des Alpes où ils sont nés. La santé de leur père, ancien guide de montagne, décline, il entre dans les brumes de l'oubli.
Après de longues années d'absence, elle appréhende ce retour. C’est l'ultime possibilité, peut-être, de comprendre qui était ce père si destructeur, si difficile à aimer.
Entre eux trois, pendant quelques jours, l'histoire familiale va se nouer et se dénouer.
Sur eux, comme le vol des aigles au-dessus des sommets que ce père aimait par-dessus tout, plane l’ombre de la grande Histoire, du poison qu’elle infuse dans le sang par-delà les générations murées dans le silence.
Les voix de cette famille meurtrie se succèdent pour dire l’ambivalence des sentiments filiaux et les violences invisibles, ces déchirures qui poursuivent un homme jusqu'à son crépuscule.
Avec ce texte à vif, Gaëlle Josse nous livre un roman d'une rare intensité, qui interroge nos choix, nos fragilités, et le cours de nos vies.

Ce roman parle de la mémoire traumatique d’un père et des conséquences sur la vie de famille. Présenté ainsi, cela fait peur mais ce livre est magnifique. C'est avec justesse, délicatesse, beaucoup de sensibilité et d'humanité que Gaëlle Josse dépeint les relations entre les membres de cette famille meurtrie et comment peu à peu ces ultimes retrouvailles vont réussir à adoucir cette tension.

C'est un coup de cœur, un roman très fort sur les blessures de l'enfance, la filiation, les secrets de famille et l'impact d'un passé tragique sur les générations suivantes.

 

À prendre ou à laisser - 1A prendre ou à laisser : Lionel Shriver
 Paru en 01/2023 lu en 07/2023

Résumé :

Pendant dix ans, Kay a assisté son père atteint de la maladie d’Alzheimer. A la mort de ce dernier, le soulagement l’emporte sur la tristesse et une question surgit : comment gérer sa propre fin de vie ?
Une discussion avec son mari Cyril, quelques verres de vin et les voici qui en viennent à nouer un pacte. Certes, ils n’ont que cinquante ans, sont en bonne santé et comptent bien profiter encore de leurs proches, lais pas question de faire peser sur ceux-ci et sur la société leur inéluctable déliquescence. C’est décidé, le jour de leurs quatre-vingts ans, Kay et Cyril partiront ensemble.
Le temps passe et voici qu’arrive la date fatidique.
Une date, douze possibilités et une conclusion : dans la vie, tout est à prendre ou à laisser…
Lionel Shriver met toute son ironie, son acuité et sa tendresse dans cette nouvelle bombe de provocation. Hilarante et touchante, une œuvre explosive doublée d’une réflexion mordante sur notre rapport à la vieillesse et sur l’art délicat de préparer sa sortie.
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Catherine Gibert.

Malgré le sujet abordé « la fin de vie » ce livre nous questionne avec humour.

Et oui ce roman est drôle : est-ce l’humour anglais ? est-ce les 12 possibilités de fin de vie ? Quand la date de péremption approche, quel scénario choisir ? C'est à prendre ou à laisser, mais c'est surtout à prendre au second degré malgré tout le sérieux et le réalisme incroyable que véhicule ce récit.

Un roman foisonnant, imaginatif mais j’insiste sérieux..car l’auteur y aborde le Brexit, le covid, le système de couverture sociale anglaise, les maisons de retraite outre-manche et la médecine psychiatrique .

Je salue l'imagination débordante et débridée de l'auteure, de nombreuses réflexions bien senties sur ce que signifie vieillir dans notre société.

De plus ce roman est écrit selon un schéma original, chaque chapitre reprend nos deux protagonistes mais ce qui leur arrive diffère à chaque fois.

Il en résulte un texte original et décapant, souvent drôle, tendre aussi, pour une conclusion paradoxale et pourtant évidente : c'est son inévitable échéance qui donne toute sa valeur à la vie.

 

Les Chemins d'exil et de lumière - 1Les chemins d’exil et de lumière : Céline Lapertot

Paru en 01/2023 lu en 06/2023

Résumé :

Née à Kinshasa, Karelle Dia a 8 ans lorsque la guerre éclate. Avec sa mère, elle trouve asile en France dans des hôtels insalubres. Sous la menace constante d'une expulsion, la fillette saisit sa chance d'être scolarisée et se fait un devoir d'exceller. Aidée par une professeure, elle participe à un concours d'éloquence qui lui ouvre les portes de la réussite jusqu'à la Comédie-Française.

La dignité, le maitre mot de ce roman. C’est l’histoire de Karelle 8 ans et sa mère obligées de quitter le Congo pour cause de guerre. Elles arrivent en France remplies d’espoir, mais de démarches en démarches, de préfecture en préfecture, d’hôtel insalubres en hôtel insalubres seule teste la dignité.

Heureusement pour Karelle il y a l’école où « par dignité » elle excelle et sa participation à un concours d’éloquence à 15 bouleversera son destin.

D'expérience positives en déceptions, Karelle grandit, La mère et la fille se battront 7 ans.

Mais en toile de fond il y a le parcours des migrants, récit inspiré d’une histoire vraie. Un roman puissant sur le déracinement, une critique sociale implacable. 

Ce livre suscite la prise de conscience car c’est un livre militant.

 

Tenir sa langue Polina Panassenko

Tenir sa langue. - 1paru19/08/2022 lu en 06/2023

Résumé :"Ce que je veux moi, c'est porter le prénom que j'ai reçu à la naissance. Sans le cacher, sans le maquiller, sans le modifier. Sans en avoir peur."
Elle est née Polina, en France elle devient Pauline. Quelques lettres et tout change.
A son arrivée, enfant, à Saint-Étienne, au lendemain de la chute de l'URSS, elle se dédouble : Polina à la maison, Pauline à l'école. Vingt ans plus tard, elle vit à Montreuil. Elle a rendez-vous au tribunal de Bobigny pour tenter de récupérer son prénom.
Ce premier roman est construit autour d'une vie entre deux langues et deux pays. D'un côté, la Russie de l'enfance, celle de la datcha, de l'appartement communautaire où les générations se mélangent, celles des grands-parents inoubliables et de Tiotia Nina. De l'autre, la France, celle de la maternelchik, des mots qu'il faut conquérir et des Minikeums.

Drôle, tendre, frondeur, "Tenir sa langue" révèle une voix hors du commun.

Après la chute de l'Union soviétique, la famille Panassenko émigre en France.
Les repères sont perdus, la culture est autre, chacun doit retrouver sa place, tout un apprentissage est nécessaire à commencer par celui de la langue, le français.
Pourtant la Russie reste présente chez parents et enfants, et ce d'autant plus que chaque année la famille retourne en Russie pour rendre visite aux grands-parents.
L'auteur est Pauline, mais est aussi Polina. "Polina dedans et Pauline dehors". C'est toute la difficulté de cette « double vie » qui nous est exposée là.
J’ai apprécié l'acuité du regard posé sur notre société, l'humour ; une franchise désarmante mais beaucoup de retour en arrière, on a du mal à se situer comme un manque d’architecture.

 

Les Vertueux - 1Les vertueux Yasmina Khadra

Paru en 08/2022 lu en 05/2023

Résumé :

J'ai vécu ce que j'avais à vivre et aimé du mieux que j'ai pu. Si je n'ai pas eu de chance ou si je l'ai ratée d'un cheveu, si j'ai fauté quelque part sans faire exprès, si j'ai perdu toutes mes batailles, mes défaites ont du mérite - elles sont la preuve que je me suis battu.Algérie, 1914. Yacine Chéraga n'avait jamais quitté son douar lorsqu'il est envoyé en France se battre contre les "Boches". De retour au pays après la guerre, d'autres aventures incroyables l'attendent. Traqué, malmené par le sort, il n'aura, pour faire face à l'adversité, que la pureté de son amour et son indéfectible humanité.Les Vertueux est un roman majeur, la plus impressionnante des oeuvres de Yasmina Khadra.

J'ai longuement hésité avant d’écrire cette critique. C'est toujours difficile d'avouer avoir trouvé un livre (très) moyen alors qu'il parait largement plébiscité par les lecteurs.

Les vertueux se situe entre le début de la 1ère guerre mondiale et le l'arrivée de la 2nde qui se profile.

J'ai beaucoup apprécié la première partie sur la guerre 14/18 et ces soldats africains et d'autres colonies qui n'avaient rien demandé, qui se retrouvent dans cette France inconnue pour la défendre et qui ne les respectait même pas.
Ensuite le retour en Algérie et tous les évènements que va vivre Yacine m'ont lassé, trop de rebondissements, de trahisons, de méchancetés,  ..trop rocambolesque

Cela manque de vraisemblance...pour une fin émouvante ..bien entendu

Par contre très belle écriture et notamment la guerre 14/18 ; J'ai même trouvé cette partie tellement poignante qu'elle m'a émue bien davantage que les films que j'ai pu voir sur ce thème.

 

 

Beyrouth-sur-Seine - 1Beyrouth sur Seine  Sabyl GHOIUSSOUB

Paru en 08/2022 lu en 04/2023

prix Goncourt des lycéens 2022

Résumé :

Lorsque le narrateur décide de questionner ses parents sur leur pays d’origine, le Liban, il ne sait pas très bien ce qu’il cherche. La vie de ses parents ? De son père, poète-journaliste tombé amoureux des yeux de sa femme des années auparavant ? Ou bien de la vie de son pays, ravagé par des années de guerre civile ?
Alors qu’en 1975 ses parents décident de vivre à Paris pendant deux ans, le Liban sombre dans un conflit sans fin. Comment vivre au milieu de tout cet inconnu parisien quand tous nos proches connaissent la guerre, les attentats et les voitures piégées ? Déambuler dans la capitale, préparer son doctorat, voler des livres chez Gibert Jeune semble dérisoire et pourtant ils resteront ici, écrivant frénétiquement des lettres aux frères restées là-bas, accrochés au téléphone pour avoir quelques nouvelles. Très vite pourtant la guerre pénètre le tissu parisien : des bombes sont posées, des attentats sont commis, des mots comme « Palestine », « organisation armée », « phalangistes » sont prononcés dans les JT français.
Les années passent, le conflit politique continue éternellement de s’engrener, le Liban et sa capitale deviennent pour le narrateur un ailleurs dans le quotidien, un point de ralliement rêvé familial. Alors il faut garder le lien coûte que coûte notamment à travers ces immenses groupes de discussion sur WhatsApp. Le Liban, c’est la famille désormais.
Incisif, poétique et porté par un humour plein d’émotions, Beyrouth-sur-Seine est une réflexion sur la famille, l’immigration et ce qui nous reste de nos origines.

Le thème principal est l'exil, le déracinement et la quête d'identité, autant des parents que de l'auteur) mais il me semble plus être un documentaire qu’un roman ; Il raconte un exil (de parents) et une quête de racine (le fils cadet). Mème si le sujet « grave » est traité avec humour et dérision..c’est le premier prix des lycéens qui me déçoit.

Pourquoi : déjà quand lors des info les journalistes traitaient de la guerre au Liban entre les israéliens, les musulmans, les druzes, les … je n’y comprenais rien, je croyais comprendre avec ce récit mais non et ce qui me rassure c’est que même à l’intérieur d’une famille libanaise c’est aussi confus tant les acteurs ont tourné leur veste, De plus L'auteur ne suit pas l'ordre chronologique, cela n'aide pas le lecteur.

Beyrouth-sur-Seine donne l'impression d'être un livre écrit pour l'auteur (comme une thérapie)
De cette lecture sympathique mais maladroite, on ressort attendri par cette histoire familiale mais aussi déçu devant l'échec de la tentative.

Mes fragiles - 1Mes fragiles : Jérôme Garcin

Paru en 01/2023 lu en 03/2023

Résumé :

" C'était trop. Trop vite, trop tôt. Trop peu préparé à ce nouvel assaut de souffrance et de regrets. Trop de colère contre le destin. Trop de morts. Trop de prières et de miséricorde. Trop de Toussaint aux beaux jours. Trop de plus jamais. "
En l'espace de six mois disparaissent successivement la mère et le frère de l'auteur. Tandis qu'ils affrontent la maladie surgit un secret qui réécrit l'histoire de la famille.

Du même auteur, J’avais adoré « le dernier hiver du Cid » là …

Jérôme Garcin fait l’éloge funèbre de son frère et de sa mère disparus à 6 mois d’intervalles.

Mes fragiles racontent la vulnérabilité, les liens intimes tissés entre les êtres qu'on aime et qu'on chérit et leur fragilité. Ce texte est bouleversant d'affection retenue sans être impudique et il est très bien écrit mais il y a ce je ne sais quoi qui dérange peut être le fait de se croire une exception alors que chaque famille connait ce type de « passage à vide ».

 

 

La Patience des traces - 1La patience des traces Jeanne Benameur

Paru 01/2022 lu en 02/2023

Résumé :

Psychanalyste, Simon a fait profession d'écouter les autres, au risque de faire taire sa propre histoire. À la faveur d'une brèche dans le quotidien - un bol cassé - vient le temps du rendez-vous avec lui-même. Cette fois encore le nouveau roman de Jeanne Benameur accompagne un envol, observe le patient travail d'un être qui chemine vers sa liberté. Pour Simon, le voyage intérieur passe par un vrai départ, et - d'un rivage à l'autre - par le lointain Japon : ses rituels, son art de réparer (l'ancestrale technique du kintsugi), ses floraisons...
Quête initiatique qui contient aussi tout un roman d'apprentissage bâti sur le feu et la violence (l'amitié, la jeunesse, l'océan), c'est un livre de silence(s) et de rencontre(s), le livre d'une grande sagesse, douce, têtue, et bientôt, sereine.

Ce roman est un voyage à tous les sens du terme Voyage sur une ile désertique du japon qui permet de faire un voyage dans ses souvenirs. En un mot c’est un psychanalyste qui après avoir écouté les autres s’écoute et ainsi se soigne de toutes ses rancœurs et tristesse accumulées tout au long de la vie. Un simple bol cassé lui fait prendre conscience qu'il doit se poser, faire le point et cesser un temps de prendre en charge (c'est son métier) les douleurs psychologiques des autres. Il part se reconstruire dans une île japonaise auprès d'un couple de sages et d'artistes qui lui apprennent la "patience" nécessaire à l'introspection. Ce roman est une auto-analyse, Quête initiatique, tout se permet de se reconnecter à soi-même.

Phrases courtes, propos essentiels, agréable à lire.

 

Tout le bleu du ciel - 1Tout le bleu du ciel Mélissa Da Costa

Lu en 02/2022

Résumé :

Petites annonces.fr : Jeune homme de 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple.
Émile a décidé de fuir l’hôpital, la compassion de sa famille et de ses amis. À son propre étonnement, il reçoit une réponse à cette annonce. Trois jours plus tard, devant le camping-car acheté secrètement, il retrouve Joanne, une jeune femme coiffée d’un grand chapeau noir qui a pour seul bagage un sac à dos, et qui ne donne aucune explication sur sa présence.
Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté. À chaque détour de ce périple naissent, à travers la rencontre avec les autres et la découverte de soi, la joie, la peur, l’amitié, l’amour qui peu à peu percent la carapace de douleurs d’Émile.
Un livre aux dialogues impeccables et aux personnages touchants d’humanité

Un livre qui n’a quasi que des avis positifs c’est rare..

Un livre vraiment surprenant. On y baigne en effet dans la sérénité alors même qu'il raconte l'histoire de deux êtres torturés et vaincus par les caprices du destin. Même si on peut classer ce roman dans le style « feel good », le charme opère. On s'attache à ce duo insolite qui a tout à apprendre l'un de l'autre. On se plonge avec un certain ravissement dans les souvenirs de chacun. Les majestueuses Pyrénées ne sont qu'un prétexte, le seul voyage qu'entreprennent Joanne et Émile est à l'intérieur d'eux-mêmes, de leur âme…

L'évolution de la maladie d'Emile est très bien décrite et à la fin de ce livre je vais relire Paolo Coelho l’alchimiste qui semble la bible de ces deux personnages.

“Quand on ne peut revenir en arrière, on ne doit se préoccuper que de la meilleure façon d'aller de l'avant.”
Paulo Coelho

×